Marchés boursiers : secteurs de croissance et tendances pour 2023

L’année 2022 a été difficile, marquée par la hausse des taux d’intérêt et une inflation forte, et l’année 2023 s’annonce marquée par beaucoup d’incertitude. Sébastien Mc Mahon et Adil Mahroug vous proposent leur revue de la semaine.

Ashleay : Bienvenue au balado À vos intérêts! de iA Groupe financier où l'objectif est de vous partager l'essentiel de l'actualité économique et de ses impacts sur vos finances. Mon nom est Ashleay et cette semaine, on fait le tour de l'actualité économique avec Sébastien McMahon, notre stratège en chef et économiste senior, ainsi qu'Adil Mahroug, stratège senior et directeur dans l'équipe d'allocation d'actifs. Alors messieurs, l'année 2022 était une année difficile, marquée par la hausse des taux d'intérêt et une inflation forte. Et l'année 2023 s'annonce marquée par beaucoup d'incertitude. Alors bonjour, bienvenue.

Sébastien : Et bonjour Ashleay.

Adil : Bonjour, Ashleay, bonjour, Sébastien.

Sébastien : Bonjour, Adil. Les gens ne te connaissent pas encore, mais maintenant on travaille ensemble depuis, quoi, octobre 2022? Donc tu as rejoint iA il y a six mois bientôt. On travaille dans l’équipe d’allocation d’actifs. Tu travailles un peu dans l’ombre des publications où c'est moi le visage, mais progressivement les gens vont, là, aujourd'hui, ils vont apprendre que tu as une belle voix et que tu as des choses intelligentes à dire. Et bientôt, ils vont reconnaître ton visage aussi. Donc je suis content que tu te joignes à nous pour la première fois ici. Ça va être le fun de jaser d'économie puis de marchés ensemble aujourd'hui.

Adil : Très heureux d'être ici parmi vous. Merci, Sébastien. Merci Ashleay.

Ashleay : On pourrait peut-être partir ça avec les thèmes pré-SVB si on veut, hein? Parce que bon, on le sait tous, en mars, il y a eu la Silicon Valley Bank qui a fait faillite. Donc messieurs, pouvez-vous nous parler un petit peu de ces thèmes-là?

Adil : Oui, bien sûr. Les thèmes qui dominaient un petit peu la conversation dans le monde de l'économie et la finance avant la crise que nous avons connue avec les banques régionales américaines et puis qui s'est étendue plus tard en Europe, c'est l'inflation, la croissance, la politique monétaire. Et en fait, quand on analyse l'environnement financier à travers le prisme de ces différents facteurs-là, on voit qu'il y a quand même des secteurs, il y a des pans de l'économie qui restent malgré tout porteurs et intéressants du point de vue des investissements.

Sébastien : Il y a de l’incertitude toujours, il y a toujours, toujours de l'incertitude. 2023, on savait que ce serait une année d'incertitude, puis de volatilité. Mais les yeux de tout le monde en début d'année, vous savez, on entendait souvent dire que c'était la récession la plus attendue de l'histoire en 2023. Puis il y avait une espèce de certitude que les taux d'intérêt allaient continuer de monter en début d'année. Puis après ça, il y aurait une pause et après ça, ça baisserait en deuxième moitié d'année. Bien, quand il y a une illusion de certitude, parce que c'est toujours une illusion, parce qu'il n'y en a jamais de certitude dans les marchés, bien, il y a certains thèmes qui sont plus porteurs. En début d'année, on parlait beaucoup d'investir basé sur l'inflation. Donc quand tu parlais aux gestionnaires de portefeuille autour, nos collègues, quand on investit basé dans un monde où l'inflation est présente ou ralentit, bien les classes d’actifs qu’on regardait, c’est quoi, les actions?

Adil : Absolument. Mais si on regarde différents secteurs de l'économie et différents types d'actions dans lesquelles on peut investir, on va vouloir se protéger quand même contre l'inflation qui reste relativement élevée. Donc on va vouloir investir, par exemple, dans les services aux collectivités qui sont par exemple indexées à l'inflation. Donc, si on investit dans une société qui possède des autoroutes ou qui produit de l'électricité, en général dans leurs contrats, il y aura des clauses d'indexation des prix à l'inflation, ce qui va permettre de nous protéger quelque part contre la hausse des prix qu'on connait tous actuellement.

Sébastien : Puis ça, en anglais, c'est les utilities, pour ceux qui sont habitués à choisir des secteurs.

Ashleay : Ou de jouer à Monopoly.

Sébastien : Ouais, exactement. Puis tu sais, ce qui est intéressant, c'est que pré-SVB, on regardait aussi beaucoup, les gens regardaient les titres des banques parce que des banques, quand l'économie va relativement bien, quand la politique monétaire éventuellement, on va arrêter les hausses de taux, bah tu sais, les gens pouvaient regarder les titres des banques, mais là il y a un pré-SVB, puis là il y a un post-SVB.

Adil : Absolument, absolument. Et non seulement il y a un pré-SVB et un post-SVB, mais on remarque qu'il y a des différences quand on regarde les secteurs bancaires à travers le monde. Alors au Canada, on a la chance d'avoir des banques qui sont soumises à des régulations qui sont très rigoureuses, qui sont très sérieuses, qui sont très restrictives, certains diraient même, mais ça nous permet d'avoir un système bancaire qui est somme toute plus solide et plus résilient face à des crises qu'on connait. Donc, même à l'intérieur du secteur bancaire, il faut faire une distinction claire, par exemple, entre les États-Unis et les banques ici au Canada.

Sébastien : Oui, puis les thèmes post-SVB, vous savez, ça fait longtemps qu'on parle dans ce balado-ci, dans toutes les communications chez iA Groupe financier, qu’il ne faut pas avoir peur des risques, il ne faut pas être trop négatif. Mais c'est quand même un environnement, 2023, où il faut demeurer relativement prudent, relativement défensif, faire peut-être attention aux thèmes spéculatifs. Donc dans le monde post-SVB, puis c'est dans ce monde-là qu'on est dans le moment jusqu’à tant qu'il y ait un autre changement, donc disons d'ici la fin 2023, les thèmes les plus porteurs pour l'investissement.

Adil : Parmi les thèmes qui sont porteurs et qui seront porteurs dans les prochaines années, c'est par exemple tout ce qui est autour du secteur des véhicules électriques et de la transition énergétique. Donc, par exemple, au Canada, la cible que le gouvernement a fixée, c'est qu'en 2025, 10 % des voitures neuves vendues soient des véhicules électriques, 40 % en 2030 et 100 % en 2040. Alors ça, ça ouvre un univers d'investissement qui devient très, très intéressant, notamment au niveau des métaux de base, pour le lithium, pour le cuivre, le nickel ou le cobalt, qui sont tous des métaux absolument essentiels pour la fabrication des batteries. Alors non seulement il va y avoir cette demande qui va augmenter, mais pendant des années, il y a eu un sous-investissement chronique dans ce secteur-là qui fait que l'on n’a pas les capacités de production actuellement pour pouvoir suivre la demande qui, elle, explose. Alors on parle souvent des thèmes ESG, et ben ça, c'est un thème justement de transition. C'est une vision de l’ESG qui est positive, qui est constructive. Mais il faut quand même se rappeler que beaucoup de ces métaux-là viennent de certains pays où les droits de l'homme ne sont pas nécessairement respectés, où les conditions de production sont un petit peu difficiles, notamment dans le cas du Katanga, dans la République démocratique du Congo. Donc, en fait, nos gestionnaires de portefeuille et les investisseurs doivent non seulement regarder quels métaux acheter, quelles entreprises acheter, mais aussi où les acheter pour respecter les principes de l’ESG.

Sébastien : Puis des ressources naturelles comme ces métaux-là. Le lithium, au Canada, il y en a beaucoup. Du cuivre, on sait qu’il s’en produit, du nickel aussi. Donc dans le moment, nous, on a un positionnement depuis un bout, là, toi et moi, qu'on communique dans toutes nos publications, qu'on est prudents envers les actions, mais on est favorables envers les actions canadiennes. Donc, le marché canadien n’est vraiment pas dispendieux dans le moment sur une base historique, puis peu cher sur une base relative aussi par rapport au marché américain, entre autres. Donc ça milite pour réinvestir localement, tout ça.

Adil : Absolument, absolument. On a la chance d'avoir une grande partie de ces ressources disponibles au Canada. On a des pratiques qui sont quand même bien plus éthiques qu'ailleurs, bien plus respectueuses des droits des travailleurs ici. Donc, c'est une opportunité en or pour laquelle nous sommes positifs, oui.

Ashleay : Puis, avant même la crise sanitaire, on entendait déjà parler d'une dissociation entre les économies de la Chine et des États-Unis. La pandémie qu'on a vécue nous a rappelé à quel point les économies mondiales sont interconnectées. Est-ce que la dynamique mondiale que nous connaissons a changé?

Adil : La dynamique mondiale, elle s'inscrit dans une évolution qui est de plus long terme. Avant même la COVID, on parlait de decoupling en anglais ou dissociation en français entre les économies de la Chine et des États-Unis. Et ça voulait dire quoi? Ça veut dire que chacune des économies souhaitait devenir un peu plus indépendante de l'autre. Et la crise de la COVID nous a montré à quel point c'était quelque chose qui était nécessaire. On se rappelle tous qu'on allait à la pharmacie et qu'on essayait de trouver des médicaments. On ne les trouvait pas nécessairement. Il y a eu d'autres événements qui ont été très similaires et en fait, on s'est rendu compte qu'il est nécessaire de passer d'un système à flux tendu, où tout était produit immédiatement à l'autre bout du monde et ramené chez nous, à quelque chose où on aurait une chaîne d'approvisionnement qui soit plus résiliente face à la crise. Et ça, c'est une opportunité d'investissement, parce que certaines des activités qui étaient faites à l'étranger ou qui étaient faites très loin de chez nous vont avoir besoin d'être rapatriées quelque part de plus proche.

Sébastien : Et puis aussi, on parlait d’ESG tantôt, puis on ne s'en cachera pas, que l'ère de la mondialisation des quoi, des 50 dernières années, 60 dernières années, eh bien il y avait beaucoup de production, disons moins éthiques au point de vue social, au point de vue environnemental aussi, qui étaient envoyés vers la Chine, vers d'autres pays moins développés. Puis maintenant, les entreprises qui sont poussées par leurs actionnaires à être plus éthiques, bien, maintenant, ça fait en sorte qu'on rapatrie cette production-là et ça coûte plus cher, donc c'est encore inflationniste. Le thème de l'inflation peut rester encore pendant un bout de temps, mais il faut penser maintenant : où est-ce qu'on a des avantages comparatifs versus les autres? Donc, les autos électriques, on n’en produit pas vraiment au Canada, là, à ce que je sache, mais peut-être que ça va venir éventuellement avec les projets d'usine, là, qu'on a entendu parler de Volkswagen en Ontario, là, mais des ressources naturelles liées à ça, une production éthique, une production qui est probablement moins polluante aussi, ça peut être chez nous. Donc l'investissement local demeure un thème qui pourrait être assez porteur pour les dix, quinze, 20, 30 prochaines années.

Ashleay : Super, bien merci beaucoup Sébastien. Merci Adil, j'apprécie votre partage et à tous les auditeurs, merci d'avoir été là. Je vous dis à la semaine prochaine. Vous avez aimé cet épisode et vous aimeriez en apprendre davantage sur l'actualité économique? Abonnez-vous à notre balado À vos intérêts! disponible sur toutes les plateformes. Vous pouvez aussi visiter la page Actualités économiques sur ia.ca et nous suivre sur les réseaux sociaux.

À propos

Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.

Sébastien Mc Mahon et Adil Mahroug

Ce balado ne doit pas être copié ou reproduit. Les opinions exprimées dans ce balado reposent sur les conditions actuelles de marché et peuvent changer sans préavis. Elles ne visent nullement à fournir des conseils en matière de placement. Les prévisions données dans ce balado ne sont pas des garanties de rendement. Elles impliquent des risques, des incertitudes et des hypothèses. Bien que ces hypothèses nous paraissent raisonnables, il n’y a aucune assurance qu’elles se confirment.

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2024-05-14 12:41 HAE
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